L’objectif final de la reprise de contrôle de notre donnée, c’est la croissance pour Sanofi. C’est un modèle qui a permis à P&G par exemple d’augmenter ses performances de 20% en réduisant de 10% ses dépenses marketing. Et en 2018, le BCG et Google révélaient que les sociétés avancées sur le modèle data-driven génèrent jusqu’à 30% de croissance de leur ROAS.
Les 3 moteurs l’implémentation de la transformation digitale
Sandrine Reinert : je rencontre régulièrement des annonceurs qui ont la volonté de parvenir à déployer efficacement leurs projets de transformation digitale pour disrupter leur expérience de marque, mais qui semblent très souvent buter sur des défis organisationnels. Qu’est-ce qui vous a permis, à toi et tes équipes, de mener à bien ce projet en un temps aussi court ?
Blandine Aujoulet : la mise en place de ce projet s’est articulée autour de 3 moteurs essentiels.
Le premier étant le soutien apporté dès le départ au projet de transformation digitale par le top management de Sanofi. Dans une organisation aussi riche que la nôtre, ce soutien est indispensable pour insuffler une culture de la transformation qui permette aux équipes qui sont au coeur du business de s’emparer de ce projet. Il est crucial pour ces équipes de comprendre les bénéfices du digital, à savoir augmenter leurs revenus et gagner des parts de marché, même dans un secteur où la vente en ligne demeure encore anecdotique dans beaucoup de pays.
Il est aussi essentiel de prouver à chaque étape la valeur que le digital apporte pour que le projet soit adopté par l’organisation. Nous avons commencé en 2018 à déployer quelques campagnes test de Precision Marketing. Ces campagnes, mieux segmentées, dont les assets créatifs étaient adaptés et surtout optimisées en continu et mesurées avec des KPIs clairs, nous ont permis de démontrer la valeur ajoutée du digital. Elles ont aussi permis à nos équipes d’expérimenter de nouvelles pratiques que nous avons rassemblées au sein d’un playbook mis à leur disposition.
C’est ainsi que nous sommes passés de quelques campagnes tests sur un nombre limité de pays en 2018, à plus de 150 campagnes sur plus de 20 pays aujourd’hui.
Sandrine : Il y a aussi un enjeu important de connaissance des équipes pour s’approprier le projet, et donc de formation pour s’assurer de leur montée en expertise. Comment avez-vous adressé ce challenge?
Blandine : dès le début nous avons pris le parti d’investir sur les équipes marketing en place en leur apportant les compétences digitales indispensables au marketing aujourd’hui. Nous avons construit pour cela une équipe d’experts digitaux en interne, capable de travailler de manière agile et pragmatique pour former et accompagner les équipes marketing en continu.
C’est un pari qui a pris, et petit à petit nos équipes se sont intéressées à la manière dont étaient opérées leurs campagnes. Elles ont analysé les reportings, elles ont challengés les KPIs et les stratégies proposées par l’agence locale en place en capitalisant sur leur connaissance métier